FR) CARBONITRURISATION DES CANONS INOX
CARBONITRURISATION DES CANONS PAR IMMERSION EN BAIN DE SELS EN FUSION :
Quelques bonnes raisons pour ne pas faire subir ce traitement aux canons ‘Inox’.
Le sujet du traitement par carbonitrurisation (Meloniting) des canons de carabine fait actuellement débat sur les forums, avec des opinions souvent subjectives et incontrôlables. Je viens ici exprimer mon point de vue sur le sujet.
Le procédé de durcissement superficiel par traitement ‘aux bains de sels’ (Melonite, QPQ, Tennifer …) est dérivé du procédé ‘Durferrit’ créé par la firme chimique allemande Degussa vers 1930 et largement utilisé par l’Allemagne pendant la WW II pour pouvoir utiliser pour leurs industries d’armement des aciers a faible teneur en carbone et faiblement alliés qui pouvaient être par ce procédé durcis superficiellement jusqu’à une valeur de 60-62HRC (700-750HV) et a des épaisseurs de l’ordre du 1/10 de millimetre et plus suivant la teneur initiale en carbone..
Le traitementconsiste à enrichir en carbone la couche superficielle du métal pour la rendre trempante .
Le procédé QPQ (Quench-Polish-Quench) ou Trempe-Polissage-Trempe y ajoute un polissage et une passivation.
Points négatifs :
1°), la carbonitrurisaation est déconseillée pour les aciers a tenaur en Chrome supérieure a 12%. Or, le 416 communément utilisé pour la fabrication des canons a une teneur en Chrome de 13% !!.
2°) Si la dureté superficielle est augmentée sur une profondeur de quelques microns, la dureté à cœur reste celle de cette nuance d’acier après un revenu a 600°….
3°) La nouvelle structure ferritique de la couche superficielle diminue la résistance à la corrosion de l’acier inoxydable de base.
4°) La carbonitrurisation, enrichissant la teneur en carbone de la couche traitée, on peut s’interroger sur la valeur du procédé sur un acier a si faible teneur initiale en carbone tel que le 416 (0 ,12%). Les aciers de nitruration ont habituellement une teneur supérieure a 0,20%.
5°) La plongée dans un bain de sels en fusion a 600° provoque une mise en température instantanée du métal. Même si une peéchauffe est réalisée, ce choc thermique peut avoir des conséquences sur la géométrie du canon.
Conclusion :
Il est indéniable que la carbonitrurisation apporte aux aciers au carbone faiblement alliés et aux foontes une grande dureté superficielle et une certaine améliorationdu coefficient de frottement. Mais ces améliorations ne peuvent qu’être limitées sur un acier inoxydable a très faible teneur en carbone et forte teneur en Chrome.
Reste l’avantage de la passivation (le deuxième ‘Q’ de la dénomination) qui donne un beau fini noir mat….Mais sa tenue dans le temps reste une interrogation.
Il me reste aussi quelques interrogations, auxquelles ceux qui pratiquent ce traitement n’ont jamais répondu :
--Comment est pratuquée l’immersion du canon dans le bain a 600° : à plat ou en immersion verticale ?
--Comment peut-on affirmer que l’action des sls est la même dans l’âme ducanon qu’à l’extérieur, seul endroit ou la dureté est controlable ?
--L’usure des canons a deux cause associées : chaleur et par-dessus tout abrasion causée par le jet des résidus de poudre et d’amorce. Combien de temps résiste la faible couche durcie avant que l’érosion mécanique n’atteigne la sous-couche non traitée ?
R.G .C.
05/2017
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