(FR) - UNE EXPERIENCE TORTUEUSE.
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Pour SMALLER, a qui j’avais promis de raconter la seule fois ou j’ai pratiqué le recuit des étuis !!.
C’était l’époque où Philippe et moi démarrions dans le Match Rifle. Je m’étais lancé dans d’interminables essais de rechargemennt en .308 et la 190 grains Sierra HPBT, la seule disponible a l’époque.
Je passais de longues heures en essais a mon stand local 200 metres (2,5kms de la maison) essais de groupement, mesure de vitesse avec un chronographe a rupture de circuit (très précis, mais quelle plaie avec ce changements de circuits imprimés après chaque coup tiré.
C’est au cours de ces séances que j’ai pu me prouver que certains chargements pouvaient se montrer non stabilisés a 200 metres, mais se révéler excellents sur la Stickledown. La réciproque était aussi vraie, et je n’ai jamais pu en déterminer les raisons exactes.
Je savais de longue date que les étuis Berdan supportaient des pressions bien supérieures aux Boxer (le désamorçage au Prime Reloader était un jeu d’enfant), mais je ne possédais qu’une poignée de vieilles SFM acceptables et, si pour obtenir des R.G tirées une fois à Bisley, il n’y avait qu’a faire les poubelles des clubs, le poids excessif de celles-ci ne permettait pas de ‘chauffer’ suffisamment…
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Vous avez dit trop lourd’ ?...Les étuis des 7,92 allemandes étaient fabriqués avec la plus grande parcimonie de métal….Ca valait le coup de penser a la chose !!
Il se trouvait que j’avais récupéré dans la Poche (il y a prescription !) plusieurs caisses de cartouches du même lot (P151- RWS de 1938). Les démonter, faire de la poudre en paillettes de l’engrais dans les champs voisins et éliminer les amorces corrosives avec le Prime Reloader n’étaient qu’un jeu d’enfant aussi. Je récupérais donc une quantité d’étuis ‘neufs’ dont je ne citerai pas le nombre pour ne pas faire de jaloux…mais le pire restait à faire…
La ‘Infanterie Patrone’ avait un étui de 57mm et était moins ‘pansu’ que la .308 qui plafonne a 51 millimetres.
Je numéroterai dans l’ordre les stades de la modification :
--1°) Mise a longueur : Un montage sur la perceuse sensitive, une fraise a lamer de qualité et 5,5 millimetres ont disparu sans problème, laissant un embryon du collet original. Pourquoi 5,5 et non pas 6 ? Je pensais a un raccourcissement possible lors du fire-forming.
--2°) Le sertissage en étoile a été éliminé a l’aide d’un poinçon de reformage de ma fabrication ,similaire au Crimp Remover de RCBS.
--3°) Il fallait effectuer un pré Fire-Forming. Un vieux canon de .308 avec une chambre renndue plus généreuse pour admettre un collet plus épais que la normale, monté sur un boitier Mauser 98 de la même origine que les cartouches et de ce côté, tout était prêt.
--4°) Les étuis ont été calibrés et le cône d'appui laissé assez long pour que le chambrage puisse se faire avec un certain forcement (La Mauser 98 de bonne facture ne craignait rien en la matière !).
--5°) N’ayant pas osé utiliser la poudre allemande, j’ai utilisé de la IMR américaine de 30-06 elles aussi démontées (il n’y a pas de petites économies) . Toutes sortes balles plomb (plus le canon était emplombé, moins il fallait de poudre pour le formage !!).
--6°) Je raconterai pas les séances de ‘tir’ de ce premier fire-forming… Cartouches alimentées en lames-chargeurs, et travail a la volée, ralenti par l’échauffement du canon…
-7°) Il fallait uniformiser les collets. Etant donné que le nouveau collet allait se trouver au niveau de l’avant de l’ancienne chambre à poudre, je voulais réaliser la concentricité en me référant sur l’extérieur du collet, et non sur l’intérieur. L’outil classique était donc exclu. L’opération s’est donc faite au tour en utilisant une pince-mandrin alésée au profil de chambre .308. Ce mandrin était pris en mors doux et les étuis recalibrés parfaitement centrés étaient alésés a l’outil avec une parfaite concentricité. Après quelques étuis passés a la benne, une fois le bon diamètre trouvé, l’opération, quoique fastidieuse, s’est terminée sans problème. Une mise a longueur finale fut aussi faite au case trimmer classique.
-8°) Quelques ruptures d’étui survenues au fire-forming m’ont convaincu qu’un recuit, non d’adoucissement, mais de recristallisation était nécessaire, au vu surtout de la vétusté du métal (quelque 40 ans). Ce recuit a été fait dans les règles, au bain de sels, en respectant le protocole et protégeant le culot.
Ce fut, je crois, la seule fois dans ma carrière de rechargeur où j’ai recuit des étuis !.
--9°) Les étuis maintenant prêts furent pesés. Etonnamment légers, un lot d’environ 1500 fut créé a 145-147 grains, environ 10% un peu plus lourds fut mis à part.
Ce poids correspondait a une augmentation de capacité de l’ordre de 8 a 10% par rapport a la moyenne des étuis .308 du commerce .
Nous avons utilisé ces étuis tels quels sur une dizaine de rechargements avec grand succès. Leur seul motif de réforme était l’usure et le piquage de l’enclume intégrée pouvant créer des mises à feu irrégulières. La résistance a la pression de ces étuis était en effet bien supérieure a tous les étuis Boxer.
Il faudra que je retrouve quelques époustouflantes (pour le .308) valeurs de chargement et vitesses obtenues.
R.G.C
03/2016
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